Article d'Antoine Robitaille dans Le Devoir, 23 mai 2013.
En cette ère où, au Québec, « l’ouverture à l’autre » s’accompagne souvent d’une fermeture à soi, ajouter un cours sur notre histoire au niveau collégial est une bonne idée sans doute faisable. Elle devrait toutefois s’accompagner d’une révision de l’enseignement de l’histoire au secondaire.
La rue Faillon Ouest sera rebaptisée Gary-Carter. À Québec, on a modifié le nom d’un tronçon de l’autoroute Henri-IV par « De la Bravoure » pour honorer les militaires de la base de Valcartier. Dans les deux cas, on a amputé dans l’indifférence une portion de la mémoire française du Québec (Faillon était un historien français du XIXe siècle). C’est ainsi qu’elle évolue, cette mémoire, dira-t-on. Peut-être. Mais n’est-ce pas aussi le produit d’une indifférence, voire d’une ignorance pour une partie de notre passé ?
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