Article de Julien Goyette, professeur d’histoire au Département de lettres et humanités de l’Université du Québec à Rimouski (UQAR), dans HistoireEngagée.ca, 5 décembre 2013.
Dans Regards sur le monde actuel, publié en 1931, le poète Paul Valéry écrivait : « L’Histoire est le produit le plus dangereux que la chimie de l’intellect ait élaboré. Ses propriétés sont bien connues. Il fait rêver, il enivre les peuples, leur engendre de faux souvenirs, exagère leurs réflexes, entretient leurs vieilles plaies, les tourmente dans leur repos, les conduit au délire des grandeurs ou à celui de la persécution, et rend les nations amères, superbes, insupportables et vaines[1]. »
S’il y a quelque chose de frappant dans le débat sur l’enseignement de l’histoire qui ressurgit de manière ponctuelle au Québec depuis aussi loin que la Seconde Guerre mondiale[2], c’est l’esprit de sérieux avec lequel, de part et d’autre, on aborde la question. [...]