Texte de Jocelyn Létourneau, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en histoire du Québec contemporain, dans Le Devoir du 6 mars 2014.
Le rapport Beauchemin, dévoilé la semaine dernière, amènera-t-il une transformation importante de l’enseignement de l’histoire au secondaire? Non. À bien des égards, les orientations proposées par ses auteurs sont déjà en vigueur dans les salles de classe, implantées depuis quelques années par le ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport grâce aux prescriptions touchant la progression des apprentissages.
Ainsi, bien qu’intitulé Histoire et éducation à la citoyenneté (HEC), le cours n’a eu de cesse d’être un cours d’histoire du Québec et du Canada. Évidemment, la présence de faits et de dates dans son contenu a toujours été forte – comment croire que l’on puisse enseigner l’histoire à des gamins de manière abstraite? Exagérée, la question de la primauté des compétences sur les connaissances est réglée depuis longtemps: les maîtres ont rapidement trouvé les arbitrages entre méthodes et données dans leurs enseignements.
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