Article de David Patry-Cloutier paru sur le site de Rue Frontenac le 1er mars 2011
D’après un sondage, 94 % des Québécois ne savent pas qui a été le tout premier Premier ministre de la province. Un résultat qui désole la Coalition pour l’histoire, qui a mené cette étude pour sensibiliser la population aux lacunes de l’enseignement de notre passé collectif.
Pierre-Joseph Olivier Chauveau serait probablement surpris de savoir que son passage comme premier ministre du Québec est ignoré par l’écrasante majorité de Québécois.
La Coalition pour l’histoire et la Fondation du Prêt d’Honneur ont demandé à Léger Marketing de poser la question suivante : « Qui a été le tout premier Premier ministre de l’histoire du Québec ? » Seule exigence, répondre spontanément à la question.
Des 1021 Québécois qui ont été sondés en décembre dernier, seulement 6 % d’entre eux ont obtenu la bonne réponse. À la lumière des résultats, la coalition estime « qu’un redressement est urgent et que des correctifs doivent être apportés à tous les ordres d’enseignement ».
Qui était Pierre-Joseph-Olivier Chauveau ?
Pierre-Joseph-Olivier Chauveau fut nommé premier Premier ministre du Québec par le lieutenant-gouverneur le 15 juillet 1867. Conservateur, il a été élu formellement à la tête du gouvernement avec une confortable majorité lors de la première élection en septembre suivant.
Avocat de profession, c’est d’abord la Rébellion des Patriotes qui l’amena en politique active. Co-fondateur de la Société Saint-Jean-Baptiste de Québec, il briguera les suffrages dans le comté de Québec en 1844. Il n’a que 24 ans lorsqu’il est élu député.
Son intérêt pour les chemins de fer l’amena à se lier d’amitié avec George-Étienne Cartier. Une rencontre qui façonnera son avenir politique. C’est lui qui l’a fait nommer surintendant du bureau d’Éducation à Montréal.
La petite histoire veut que lors d’un voyage en Europe, où il s’en va observer de plus près les systèmes d’éducation, Chauveau côtoie dans le bateau George-Étienne Cartier et John A. Macdonald. Ces derniers s’en vont au même moment demander l’accord de l’Angleterre pour former le Canada.
À l’époque, Cartier et Macdonald voyaient Joseph Cauchon à la tête de la province de Québec. Mais Chauveau, qui a démontré sa capacité à concilier catholiques et protestants à l’éducation, en a fait un choix intéressant.