Chronique de Mathieu Bock-Côté paru dans le 24 H du 1er décembre 2010.
2,2% par année! C’est le nombre d’étudiants du niveau collégial qui suivent un cours d’histoire du Québec, selon la fondation Lionel-Groulx, qui vient de publier une étude sur la question. Le résultat est évidemment désastreux. On ne peut pas dire pour autant qu’il soit surprenant.
Car l’enseignement de l’histoire n’est plus à la mode. Ni au primaire, ni au secondaire, ni au collégial. Notre société n’explore le passé que pour confirmer par effet de contraste à quel point le présent lui est supérieur. Pour plusieurs, l’enseignement de l’histoire n’a pas d’abord pour vocation de la comprendre, mais de féliciter grossièrement la société actuelle, de lui décerner un certificat d’ouverture, de supériorité morale. On étudie le passé pour se réjouir de ne plus y être enfermé.