Lettre de Louise Bienvenue et Karine Hébert, respectivement membre du C.A. et vice-présidente de l’Institut d’histoire de l’Amérique française (IHAF) dans Le Devoir, 29 février 2020.
Chaque année, dans les départements d’histoire où nous enseignons, un scénario se répète. Des finissants du baccalauréat, et parfois même de la maîtrise, nous approchent pour discuter de leur avenir. Ils aimeraient enseigner au secondaire, disent-ils, en se dotant d’une formation pédagogique complémentaire.
Or les passerelles que leur offre le système actuel font tout pour les décourager. Des contraintes à l’entrée ainsi qu’une durée d’étude démesurée démotivent la plupart d’entre eux. En 2018, seulement 143 diplômés sont sortis des programmes de maîtrise qualifiante en enseignement au secondaire offerts dans les universités québécoises. C’est peu pour endiguer cette pénurie de main-d’oeuvre dont les médias parlent abondamment. Et c’est en partie ce qui nous permet d’affirmer que cette solution n’est pas suffisante.
Pour qu’un bachelier des matières enseignées au secondaire puisse accéder à un permis d’enseignement, il devra s’engager dans un parcours du combattant. Il constatera alors rapidement la faible reconnaissance que l’on fera de son diplôme initial. S’inscrire dans un programme de maîtrise en enseignement au secondaire de 60 crédits implique, dans la majorité des cas, de s’engager à faire quatre années supplémentaires d’université, mais à temps partiel.
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