L'histoire du Québec n'est pas assez enseignée au collégial, selon une étude

Article d'Annie Mathieu dans La Presse Canadienne pour la Presse Canadienne le mercredi 24 novembre 2010.

L'enseignement de l'histoire du Québec au collégial est en déclin, selon une étude dévoilée mercredi par la Fondation Lionel-Groulx, qui suggère l'instauration d'un cours obligatoire dans la formation générale de tous les étudiants.
Les auteurs de la recherche intitulée «Je ne me souviens plus», l'historien Gilles Laporte et une candidate à la maîtrise en histoire, Myriam D'Arcy, parlent même d'un «véritable désastre éducatif national».

Et pour étayer leur conclusion, ils énumèrent une série de constats. Par exemple, disent-ils, parmi les 12 grandes compétences acquises par les étudiants à la fin de leur parcours collégial, il n'y a aucune allusion à la «culture historique» des Québécois.

De plus, dans le programme de sciences humaines, le mot «histoire» n'apparaît qu'une seule fois, soulignent les auteurs qui déplorent également que la discipline ne soit présente que dans ce programme suivi par moins du quart des étudiants.

Selon M. Laporte, «l'objet Québec» est totalement évacué de l'ensemble des cours comme ceux de géographie, de philosophie ou d'économie. «Nul part il est fait mention dans les descriptifs des cours de l'histoire en général et en particulier, de celle du Québec et de la société québécoise», souligne l'historien.

Et en 2008-2009, parmi ceux qui ont suivi un cours d'histoire au niveau collégial, à peine cinq pour cent ont étudié l'histoire québécoise.

Finalement, selon l'étude, la place du cours d'histoire du Québec est marginale dans la majorité des établissements collégiaux, occupant en moyenne dix pour cent de l'offre des cours entre 1995 et 2010.

Les auteurs ont mené leur enquête auprès de tous les cégeps et des 296 enseignants en histoire au collégial de la province, entre les mois de mai et août 2010.